Un BB de 142 kilos.

Le BB de 142 kilos de François FAUCHON

En ce lundi matin 2 Décembre, je suis de retour à la chasse à l’arc, en ayant fait une petite incartade à la carabine et prélevé un petit brocard, ce qui est de plus en plus rare, car je préfère vraiment prendre mon arc pour les sensations que cela m’apporte et pour les relations plus proche avec la nature.

Avant le briefing, David, qui discutait avec ses amis, dit qu’il y a un gros sanglier sur le secteur où nous allons chasser et qu’il allait le tuer. En rigolant je lui dis qu’il serait pour moi, celui-ci rétorqua que je ne ferai pas grand-chose avec ” mes fléchettes ” et pourtant…

Départ pour la chasse, Pascal m’annonce que pour la première traque je serai sur la zone que j’ai surnommé ” l’indécence “, car lors d’une chasse précédente dans ce même secteur, j’ai vu passer autour de moi, environ cent cinquante animaux. Sous mes pieds, à cinquante mètres, mais sans pouvoir décocher une flèche. En effet lorsque j’ai choisi mon arbre je n’avais pas fait attention à l’environnement, et une fois installé, je me suis retrouvé avec des branches tout autour de moi. J’ai aussi eu des opportunités sur des animaux ne rentrant pas dans les attributions de la journée. Aujourd’hui je choisi donc un arbre bien dégagé, coupe quelques branches basses et m’installe à 4 – 5 mètres de haut. Le temps passe, rien à l’horizon. Ce n’est pas l’euphorie de la fois précédente, le vent est tourbillonnant, une volée de mésanges noires passe de branche en branche.

Je commence à entendre les traqueurs au loin. J’aperçois un premier chevreuil à une centaine de mètre, puis une grosse chevrette et un brocard viennent dans ma direction. La chevrette va faire un tour complet à 15 mètres de mon arbre, m’éventer et partir au trot. Le brocard, lui, va venir également à quelques mètres mais rester sous la protection des arbres et repartir en arrière. Les traqueurs entrent dans l’engrillagement de régénération à l’opposé de mon poste. J’entends un bruit de course d’animaux sur ma droite et essaie de voir ce dont il s’agit mais je ne vois rien. Puis, j’entends taper dans le grillage situé à 60 mètres derrière moi, me retourne et aperçois un gros sanglier venir au petit trot droit dans ma direction. Je n’hésite pas une seconde, je l’estime à 130 kg, me positionne et arme mon arc. Il s’arrête à dix mètres le flanc caché par un arbre, il écoute et hume l’air, redémarre. Je ne peux tirer, il y a une branche qui me gêne. Il est enfin dégagé, je décoche au même moment où il grogne et accélère, je pense qu’il m’a senti. Je vois mon empennage jaune fluo et l’encoche lumineuse dressée sur le haut du sanglier. Il parcourt une soixantaine de mètres, s’arrête, se retourne puis repart. Deux autres sangliers arrivent par la même coulée mais bien trop vite pour espérer décocher une flèche, puis encore quatre autres qui vont bifurquer à une trentaine de mètres et continuer sur le chemin.

Le BB de 142 kilos de François FAUCHONLes traqueurs arrivent, j’appelle Alain pour lui dire que j’ai fléché un très gros sanglier et qu’il est bien armé. Ce dernier vient jusqu’à l’anschuss et suit la trace qui est très visible dans les feuilles. A environ trente mètres il trouve un peu de sang, poursuit la piste, il y a encore du sang c’est bon signe !!!
La traque repart, le temps me semble long, en fin de traque un coup de feu claque, puis la fin de battue est sonnée. Je me hâte de descendre de mon arbre pour aller retrouver les traqueurs
afin d’avoir des nouvelles. Lorsque que j’arrive au carrefour, quatre traqueurs sont présents et viennent m’annoncer qu’ils ont retrouvé ” mon sanglier ” et qu’ils l’ont achevé à la carabine, ” ils n’ont pas osé l’achever à l’épieu ” puis ils me montrent la photo ci-contre.
Je vous laisse imaginer ma joie à cet instant.
Il aura parcouru 400 mètres avec une flèche traversante de haut en bas, trois quarts arrière, atteinte au foie et lame ressortie coté opposé.

Nous nous retrouvons au lieu de rendez-vous pour la seconde traque, nouveau briefing, le pick-up avec les animaux prélevés arrive. Mon sanglier est enfoui sous les autres. Un des traqueurs dégage un peu la tête pour que nous l’apercevions, puis nous repartons pour la deuxième traque.

Je suis placé dans le secteur où j’ai fléché un faon précédemment. Je me rapproche de la coulée qui était bien fréquentée la fois précédente, mais comme ce matin c’est le désert. Les minutes défilent, interminables, après une heure enfin j’aperçois un petit sanglier mâle de 40/50 kg qui vient dans ma direction en grognant. Mais arrivé à quarante mètres, il tourne à gauche et continue son chemin. Une chevrette prendra la même direction. Les minutes passent, j’entends du bruit sur ma droite dans les feuilles. Je reconnais celui d’une compagnie de sanglier, je me lève et scrute la barrière de houx devant moi. Il en sort une quinzaine d’animaux de différentes tailles qui vont passer sur la coulée où sont passés le sanglier et la chevrette un peu plus tôt. J’entends un léger bruit dans mon dos, me retourne et je vois un gros sanglier très noir que j’estime à environ 110/120 kg qui se dérobe à une vingtaine de mètre de moi. Je ne ferai que le regarder, il m’a bien eu ! Deux postes différents sur ce secteur et deux fois où les animaux ne prennent pas les mêmes coulées. La fin de traque est sonnée.

De retour au pavillon de chasse, mon sanglier trône au milieu de l’esplanade de présentation des animaux. Je suis fier comme un coq devant ce magnifique animal de 142 kg au trophée impressionnant, que Saint Hubert m’a permis de prélever.

Au fur et à mesure que les chasseurs arrivent, je reçois leurs félicitations, relate l’action une bonne quinzaine de fois et nous faisons de nombreuses photos. Je vais chambrer un peu David en lui disant : ” t’as vu ma fléchette !!! ”

Ce sera avec une certaine émotion que je recevrai les honneurs et les félicitations de la part de Sixte devant l’ensemble des acteurs de cette magnifique journée.
Je remercie Pascal et les traqueurs pour leur travail et pour avoir retrouvé mon sanglier.

Cette chasse se situe sur un territoire de 2700 hectares en milieu ouvert avec une population d’animaux en plein essor qualitatif et avec quelques beaux spécimens, il y en a d’autre je vous le dis, ceci grâce à la politique de gestion mise en place par Sixte et son équipe.

Quel plaisir de pouvoir chasser sur un tel territoire et de voir autant d’animaux, même si je n’ai pas la possibilité de décocher à chaque fois, parce que l’animal présent n’entre pas dans les consignes du jour ou parce qu’il y a une branche là où il ne faut pas, mais c’est magique de choisir son arbre et d’avoir les animaux à ses pieds sur une telle surface de territoire.

Cette saison après 6 jours de chasse, je n’ai pas eu une journée où je n’ai pas eu un animal à moins de dix mètres.

Mon matériel :
Arc Mathews Hélim 65 livres
flèche FMJ avec encoche lumineuse Nocturnal et lame 6 tranchants F15 Carbon express.

François FAUCHON décembre 2013

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