La journée devait se passer en deux temps : le matin entretien et réparation sur des miradors et l’après-midi billebaude le long des étangs pour tenter de me mettre en confiance en fléchant unragondin.
Après une bonne heure de marche, le seul ragondin aperçu nageait au beau milieu d’une pièce d’eau….
Malheureusement hors de distance de tir.
La température étant montée assez sensiblement,
je décide de rester à l’affût sur un mirador de battue aménagé en tree-stand. Le soleil perçant
la futaie rend vite la position inconfortable et après trois- quart d’heure, et bien que
l’horaire ne semble pas propice, je décide de tenter une approche.
Longue et belle promenade dans la relative fraîcheur du sous-bois. Avant d’emprunter un
chemin qui longe une sapinière séparée d’une grande plaine de hautes herbes par un mince écran d’arbustes, je ralentis ma progression et je retiens chaque pas pour progresser le plus silencieusement possible.
Effort récompensé car je surprends un jeune brocard au gagnage dans le découvert.
Une rapide observation à la jumelle pour constater qu’assez chétif de corps et avec des bois sans andouillers, ce brocard ne manquera pas au rût qui commence dans un mois et demi.
Pendant ma progression et alors qu’après avoir soigneusement vérifié le sens du vent, et en espérant qu’il soufflera dans la même direction, la température dans la plaine étant certainement très différente, le brocard s’est rapproché relevant rarement la tête ce qui m’a grandement facilité la tâche.Arrivé à l’extrême limite de la végétation et ne pouvant plus progresser je vérifie la distance, l’animal est à 16m et légèrement de trois-quart arrière. Les circonstances me paraissent idéales pour décocher ma flèche.Ensuite tout va très vite… Et très lentement, car il faut encore lever l’arc, le bander et maîtriser ma respiration pour libérer la flèche sans à-coup.
Tout cela se fait assez machinalement et il me semble entendre l’impact de la flèche, la réaction du chevreuil me faisant penser que la flèche est bonne.
…. Attendre encore avant d’aller vérifier le tir, car le brocard s’est enfui en direction d’une haie qui l’a caché à ma vue ensuite.
Des gouttes de sang dans les hautes herbes semblent indiquer une atteinte sérieuse et ma recherche est grandement facilitée par une trace d’herbes pliées sans équivoque.
A 80m environ derrière la haie, je retrouve mon brocard couché avec une atteinte dans les parties vitales…. Un grand ouf de soulagement! Pour un tir réussi et une belle action de chasse…. Mais surtout pour ne pas avoir blessé.
Promis si je revois le ragondin et que sa chasse est concluante, je vous en envoie le récit !
Matériel : arc à poulie de 65 livres et une flèche avec bi-lame Broadheads.
Christian BARDINI, Juin 2014