Louville 2014

Louville 2014

C’est enfin le jour de la chasse aux lièvres à louville.

Depuis hier soir mes flèches et mes affaires de chasse sont prêtes et lorsque le réveil sonne je bondis hors du lit.

Le temps de préparer mon pique-nique et mon ami Bertrand me rejoint pour partir. Une petite heure de voiture à bavarder et nous sommes sur site où déjà les premiers archers sont arrivés et se préparent.

Après le traditionnel café-croissants, nous voici 56 archers à écouter attentivement le président de la chasse nous donner les consignes de chasse et de sécurité.
Il semblerait que cette année les lièvres soient moins nombreux. Une saison très pluvieuse en étant une des raisons.

Mais c’est avec la même motivation que nous nous répartissons dans les différents véhicules aménagés pour transporter tout le monde d’une traque à l’autre.

Cette fois-ci ça y est, nous sommes tous disposés autour d’un immense champ en labour qui semble bien vide. Coup de trompe et nous commençons à former un chaudron en avançant devant nous. Les archers qui nous font face sont très loin et nous pouvons donc sans danger tirer devant nous. Lorsque la distance qui nous sépare se sera considérablement réduite nous tirerons derrière uniquement. Rapidement le champ s’anime et trois lièvres commencent à traverser le labour en tout sens à la recherche d’une issue.

Un lièvre lancé passe comme un boulet le long d’une ligne, les flèches volent les unes après les autres mais l’animal court toujours ! Environ 6 lièvres sont levés dans cette première traque.

Les traques s’enchaînent sans succès, mais soudainement sur ma droite au loin, un lièvre vient d’être touché, distance de fuite 0 mètre ! C’est Caroline, la seule femme du groupe et notre chère secrétaire des CAF, qui vient de clouer au sol son premier gibier ! Exploit accueilli par des bravos, des hourras, des “ben dit donc les mecs prenez-en de la graine”, des embrassades, bref une grande joie partagée par tous.

Encore une traque ou 2 et notre Diane fait bouler un deuxième capucin. Pourtant cette fois, il repart comme une fusée. Il sera retrouvé mort plus tard dans la journée. Trop forte Caro !

Fin de la matinée et retour au hangar pour un déjeuner bien mérité entre passionnés !

Une fois rassasiés, nous nous remettons en route pour de nouvelle traques. La météo s’annonce menaçante et nous risquons des averses pour l’après-midi.

Qu’à cela ne tienne j’ai tiré 3 lièvres ce matin sans succès et j’espère bien avoir encore plusieurs occasions cette aprés-midi.

Une traque, j’en tire deux, ça ne passe pas loin une fois, mais encore raté ! C’est que ça file ces petites bêtes là ! Mais en plus de la vitesse de déplacement je constate avec étonnement que cet animal ne court pas de façon désordonnée. Il s’arrête parfois assis sur son arrière train, les oreilles dressées, et observe son environnement afin de choisir un point faible avant d’y foncer.

En voici justement un qui fonce vers nous à droite.
Il est à 100 mètres et remonte la ligne en la longeant. Plusieurs archers éprouvent leur habileté mais manquent.
Le lièvre arrive à mon voisin qui lui place une flèche entre les pattes à 6 mètres, je suis déjà en train de prendre mon allonge lorsque à mon niveau il bifurque à angle droit pour repartir en face.
Ce brutal changement de direction déroute ma trajectoire initiale et rend mon tir purement instinctif, la flèche part et là, miracle, le lièvre accuse le coup à 20 m et… Repart avec ma flèche plantée dans le derrière.
Cinq secondes de stupeur à voir l’animal blessé partir au loin puis, rappelé à la réalité par mon voisin, je pars pour un sprint de 100 m. Incroyable sensation que de courir comme un dératé à la poursuite de mon gibier…. Même pas mal, même pas essoufflé… Puis je vois 2 chasseurs de l’autre ligne qui viennent vers le lièvre pour essayer de l’arrêter. Ils tombent à pic car mes cuisses me lâchent et je m’affale sur le labour… Rire général !
Je suis aux anges, mon lièvre est attrapé, le premier de ma courte carrière de chasseur à l’arc. C’est à la fois une énorme satisfaction et la récompense de tout ces instants passés à s’entrainer. Sans oublier une part de chance.
Tout le monde me félicite chaleureusement pour l’exploit.

Les traques suivantes se passent sous la pluie et nous finissons l’après-midi trempés. Retour au hangar pour se retrouver autour d’un verre de cidre et commenter avec animation la journée.

Quelle belle chasse que la chasse au lièvre, quel magnifique territoire, quelle ambiance…bref Louville c’est que du bonheur ! Au tableau 4 lièvres, 2 pour Caroline, 1 pour moi et 1 pour un autre chasseur. Cette année les CAF sont les rois de la chasse 😉

Pascal PACHIAUDI, octobre 2014

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